Effet domino : en cas de brexit, d'autres pays pourraient suivre :


Si Londres décide de sortir de l’UE lors du référendum du 23 juin, l'Union pourrait alors s’effondrer comme un château de cartes. En cas de Brexit, la Suède, les Pays-Bas, le Danemark et même la Tchéquie pourraient emprunter la même voie de sortie.

Les Britanniques se réuniront le 23 juin pour décider par référendum si le Royaume-Uni restera dans l’Union européenne ou quittera le navire. Dans ce dernier cas, le Brexit risque d'inciter d’autres pays européens, tels que la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et même la République tchèque, à suivre le même chemin.

 

La Suède et le Danemark favorables à une sortie en cas de Brexit

Selon un récent sondage conduit par le centre suédois de recherches sociales Sifo, 36% des Suédois seraient prêts à sortir de l’Union européenne contre 32% si le Royaume-Uni choisit la voie du Brexit, le 23 juin.

Pour le politologue suédois Göran von Sydow, rattaché à l’Institut suédois pour les études politiques européennes (SIEPS), le Royaume-Uni est considéré par la plupart des Suédois comme un allié traditionnel de la Suède au sein de l’Union européenne. Ainsi, en cas de Brexit, la Suède, qui tout comme le Royaume-Uni n’a pas adhéré à la zone euro, craint de se voir isolée.

Alors que les principaux partis politiques du Parlement suédois sont pro-européens et que la probabilité que la Suède suive le Royaume-Uni soit encore faible, la situation pourrait radicalement s’inverser si le Brexit entraîne des conséquences négatives sur l’Union européenne, explique le politologue.

D’autre part, l’enthousiasme de la Suède au sein de l’Union a fortement chuté depuis que le pays a du accueillir près de 163 000 réfugiés sur son sol en 2015.

 

Tour d'horizon de l'euroscepticisme

Au Danemark, où la population est habitée d’un sentiment eurosceptique bien plus fort que chez ses voisins suédois, la manière dont la crise migratoire est gérée par Bruxelles a ravivé les plus vives critiques contre l’Union.

Le porte-parole du parti populaire danois pour les Affaires européennes, Kenneth Kristensen Berth, a averti que le Brexit voudrait pousser le Danemark à naturellement reconsidérer son adhésion au sein de l’Union européenne. «Je ne pense pas que nous devons continuer en nous disant «ok, les Britanniques nous ont quitté, nous allons rester membres sans réfléchir» (...). Je pense que nous devons réellement envisager comment l’UE pourrait se développer dans le cas où le Royaume-Uni part», a déclaré Kenneth Kristensen Berth.

Une analyse de l'ONG Vote Watch Europe a par ailleurs souligné que les grands perdants du Brexit ne seraient pas seulement la Suède et le Danemark, mais également les Pays-Bas, autre allié proche du Royaume-Uni au sein du Conseil européen. 

Les Pays-Bas et la Tchéquie prêts à tenir un référendum 

D’après une étude réalisée aux Pays-Bas, 53% des Néerlandais seraient prêts à ce qu’un référendum similaire au Brexit soit organisé dans leur pays, alors que 44% s’y opposent et seulement 4% sont indécis. Parmi les Néerlandais prêts à tenir un référendum, 43% seraient favorables à la sortie des Pays-Bas de l’Union européenne, même si 44% voudraient rester dans l’UE et 13% n’ont pas d’avis sur la question. Curieusement, 48% des Néerlandais s’opposent à la sortie du Royaume-Uni.

En République tchèque, le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, a également mis en garde Bruxelles que si les Britanniques décident de sortir de l’Union, son pays pourrait demander son propre «Czexit».

«Si la Grande-Bretagne quitte l'UE, un débat sur le retrait de la République tchèque sera à attendre dans quelques années», a déclaré le Premier ministre. «L'impact risque d'être vraiment énorme», a-t-il souligné, avant de mettre en garde notamment contre des conséquences d'ordre économique et sécuritaire d'un éventuel retrait de son pays de l'UE.

Selon un sondage mené en Tchéquie au mois d’octobre 2015, les trois cinquièmes des Tchèques ont avoué être insatisfaits de l'adhésion du pays à l’Union européenne, et 62% se sont exprimés pour une sortie de l’Union si un référendum était tenu. La République tchèque est devenue membre de l’UE en 2004.


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